Vis ma vie d''Assistante Free-lance"

Je suis régulièrement sollicitée par mail ou LinkedIn par des personnes, peut-être futures consœurs , qui souhaitent se lancer comme assistante free-lance. J’ai jusqu’à maintenant toujours pris le temps de répondre individuellement à chaque demande car je trouve que le partage d’expérience est précieux et très enrichissant.

Cependant, depuis quelques temps, je reçois beaucoup plus de demandes et je n’ai plus le temps d’y répondre individuellement. Je ne sais pas si c’est l’effet post-covid et la généralisation du télétravail mais je note que le free-lancing est en force ces derniers temps !

Ne voulant pas laisser ces personnes sans réponse, j’ai décidé d’écrire cet article afin apporter quelques éléments de réponse à toutes celles (et ceux) qui souhaitent se lancer dans l’aventure !


L’article est inspiré de faits réels et des différents entretiens que j’ai pu avoir ces derniers mois 😉

Les 2 principales qualités nécessaires pour se lancer dans le métier

– Etre patient.e
Car les missions ne tombent pas toutes seules et tout de suite !
Et même après, quand l’agenda se remplit il faut toujours savoir se montrer patient et ne pas se précipiter dans son travail. 

Savoir s’adapter 
L’adaptation est le savoir-être principal dans ce métier car nous sommes amenés à travailler avec des personnes très différentes et dans des secteurs d’activités très variés. Pour s’adapter, il faut savoir être à l’écoute de son client

Les 2 principales qualités recherchées par mes CLIENTS

– La confiance
C’est l’élément clé pour que la mission fonctionne ! En effet, le client va divulguer à une personne extérieure des éléments clés de son activité et partager des données confidentielles… Il doit se sentir rassuré et avoir confiance en son assistante !

– La réactivité
Les entreprises qui font appel à des prestataires extérieurs veulent généralement une personne réactive et autonome dans l’exécution de la mission. En tant qu’assistante free-lance, nous gérons plusieurs clients, il faut donc jongler entre de nombreuses échéances.

Les points de vigilance...

Etre organisé 
Ah l’organisation ! J’y ai consacré beaucoup de temps… Car c’est la base de la rentabilité ! Plus tu es organisé, plus tu pourras facturer. En effet, il faut gérer le temps que tu alloues à chaque client mais aussi le temps que tu consacres à ta propre entreprise (ton temps de facturation à chaque fin de mois, ton temps de formation, ton travail de veille, les réponses aux mails …) et aux situations d’urgence (que bien évidemment tu n’as pas pu anticiper) !

– Gérer La solitude 
Oui il faut se l’avouer, être à son compte est aussi synonyme d’isolement. Prendre des décisions SEULE, prospecter SEULE, travailler SEULE. Nous sommes parfois bien SEUL.E face à nos questionnements… 
Cependant, nous ne gérons pas tous cette solitude de la même manière.
Me concernant cela ne me dérange pas. Au départ, j’ai été bien accompagnée donc je n’ai pas ressentie cette solitude. Par la suite et au fil de mes contrats, j’ai créé du lien avec mes clients et leurs équipes. Enfin, le fait de travailler en hybride (sur site et à distance) atténue cette sensation d’isolement ou de solitude. 

Rester concentré !
Cela parait évident à première vue mais il faut garder en tête que le métier d’assistante free-lance s’exerce souvent seul et … de son habitation. On peut donc être régulièrement tenté et dérangé par des éléments intrusifs 🙂 .
Petits exemples pratiques : apprendre à fermer les yeux devant un panier de linge rempli ou tes chocolats préférés qui te font de l’oeil du placard d’en face ! Anticiper le compte-rendu « détaillé » de la journée d’école de tes enfants à 16h30 ! Ou bien gérer les miaulements agaçants de ton chat qui a faim et qui se roule sur ton clavier… 

– Savoir se vendre et définir son taux horaire !
Je dirais, me concernant que c’est l’élément qui a été le plus difficile ! Quand on s’installe à son compte, on ne connaît pas sa RÉELLE VALEUR. On doute, on ne se sent pas toujours légitime, et on veut des clients à tout prix !
Lors de mon installation, je me suis pas mal documentée à ce sujet et j’ai calculé mon taux horaire à l’aide de simulateurs existants sur internet.  Outre les tarifs qui s’appliquent à ton secteur d’activité et à ta zone géographique, celui-ci dépend aussi de facteurs tels que tes réels besoins financiers, le nombre de congés que tu souhaites prendre dans l’année, ton temps de travail, etc…  J’ai aussi regardé la concurrence… mais ce n’est pas forcément une bonne idée car on trouve de tout !! 

– Ne pas travailler le soir et les week-end 
Je le mets dans ma liste mais personnellement j’ai rarement travaillé les week-end. Le soir en semaine, certaines fois… C’est une limite que je me suis tout de suite imposée. 

– Prendre des congés ! 
Là je suis mauvaise, je l’avoue. J’ai (encore) beaucoup de mal à m’imposer des congés. Je m’octroie 10 ou 15 jours de congés l’été car en général tous mes clients sont fermés ou en vacances sur cette période. Par contre, pour le reste de l’année c’est plus compliqué. Car il faut stopper le travail de 4 ou 5 clients d’un seul coup. Pas évident… J’y travaille… 

Combien de temps avant de gagner correctement sa vie ?

Cette question m’est très souvent posée et j’ai toujours du mal à y répondre. Déjà, nous n’avons pas toutes les mêmes besoins et exigences en terme de « rémunération ». 
Certaines se lancent en temps partiel et gardent leur activité salarié à côté, d’autres créent leur entreprise avec le complément d’une aide de Pôle Emploi (ACCRE ou ARCE) ce qui leur permet d’assurer une petite réserve, d’autres ont juste besoin d’un complément de revenu qu’un vrai salaire…

Me concernant, j’ai créé mon entreprise pendant mon congé parental. Le fait d’exercer à temps partiel et de démarrer doucement était un choix par rapport à ma vie de famille. J’ai commencé à gagner « correctement » ma vie (sur la base d’un salaire d’assistante) au bout de 3 ou 4 ans. J’ai la chance aujourd’hui de travailler à temps complet et de pouvoir toujours concilier vie perso et vie pro.

C’est le plus important (en tout cas aujourd’hui) pour moi !

Est ce que j'ai été accompagnée dans mon lancement ?

J’ai d’abord poussé les portes de la BGE de ma ville (BGE : Boutique de Gestion). A l’époque, j’avais le droit à 2 ou 3 jours d’accompagnement en tant que demandeur d’emploi. La personne qui m’a accompagnée m’a recensé toutes les démarches à faire et les obligations à relever en tant que micro-entrepreneur. Son intervention a été très efficace et j’ai obtenu très rapidement toutes les informations dont j’avais besoin pour me lancer. 

Ensuite, je me suis immatriculée auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de mon département. Toutes les démarches administratives se sont faites en ligne. 

Je suivais aussi quelques blogs et forum sur des assistantes indépendantes. Je pouvais y lire des témoignages et partages d’expériences. 

 

Comment j'ai trouvé mes premiers clients ?

Question aussi souvent posée, c’est de savoir si j’ai beaucoup prospecté avant de trouver mes premiers clients. 

En effet, comme beaucoup d’entre-nous je pense, la partie « commerciale » avec le je me « mets en avant » n’est pas la plus évidente !

J’ai même horreur de ça ! 
Le porte à porte : je n’en ai jamais fait. Pas à l’aise avec cette technique et j’ai toujours peur de déranger. 

Le courrier avec plaquette de présentation : j’ai du faire 2 envois de 50 plaquettes à l’aide d’un fichier « prospects » que j’avais créé moi même à l’aide de mes lectures internet, presse, le site des pages jaunes et mes contacts personnels ! Ce mode de prospection ne m’a jamais apportée un seul contact non plus !

En résumé, je n’ai donc jamais prospecté et je suis quand même toujours en activité aujourd’hui donc ce n’est pas une fatalité. 

J’ai misé sur d’autres outils comme la création de mon site internet complété par un travail de référencement. Ainsi que sur mon réseau « physique » . La famille, les amis, les amis de tes amis, tes anciens collègues … ce réseau « gratuit » regorge de potentiels prospects… 

A mon lancement, j’ai aussi été sollicitée par des réseaux d’affaires type BNI. J’ai participé à quelques réunions mais sans trop de réelle motivation donc je n’ai pas continué. Je ne suis pas forcément à l’aide dans ces réunions « d’affaires » où il faut savoir se mettre en avant. 

Chaque parcours est différent et propre à chacun selon sa personnalité, ses envies, son environnement de travail, son parcours professionnel…
Il faut s’écouter et se faire confiance, il n’y a pas de mode d’emploi TYPE 🙂 

Quand je me suis installée, je me suis dit « Allez lance-toi car tu en as toujours eu envie et là tu en as l’opportunité ». Je ne savais pas si mon activité serait lucrative, si elle aurait une durée de vie supérieure à 6 mois… 1 an… et finalement presque 7 ans après, je suis toujours là. J’ai beaucoup appris professionnellement et personnellement, bien plus que pendant mes 10 années de salariat 🙂

Bonne chances à TOUTES et à tous !